Reprendre son pouvoir intérieur : ce que les leaders oublient parfois


Non, je ne vais pas vous parler de méditation ou de spiritualité ésotérique.

Pas de gourou intérieur à aller chercher ici.

Je vous parle d’un sujet aussi stratégique que subtil : notre capacité à ne plus laisser nos réactions, nos humeurs et nos décisions à la merci de l’extérieur.

Et dans les accompagnements que je mène avec les dirigeants, je remarque souvent que c’est l’un des leviers les plus sous-estimés du leadership.

Parce que reprendre son pouvoir à l’intérieur, ce n’est pas un concept.
C’est un changement de posture
C’est une boussole que l’on réaligne.
C’est une manière de se tenir dans sa vie et dans ses responsabilités autrement.

C’est un outil puissant pour gérer son énergie, maintenir sa confiance et sa posture de leader, et rester lucide au quotidien.

Ce que l’on confie (par réflexe) à l’extérieur de soi

Vous êtes dirigeant, cadre ou entrepreneur : votre quotidien est rempli d’attentes, de tensions, de signaux faibles à interpréter, de décisions à prendre dans l’urgence.

Et très souvent, votre cerveau s’adapte… un peu trop bien :

  • Le CEO est stressé → je me tends.
  • Le collaborateur est inquiet → je m’épuise à rassurer.
  • Le marché est incertain → j’anticipe compulsivement tous les scénarios.
  • Le client est impatient → je sacrifie ma respiration pour répondre à sa pression.

Cela donne l’illusion du contrôle, mais au fond, c’est l’extérieur qui dirige notre météo intérieure.

Je dis souvent à mes clients : « vous pilotez un avion… mais vous réagissez comme si vous étiez passager ».  Et cela, à long terme, abîme la lucidité, l’énergie, la posture, et parfois même la confiance.

Et si vous repreniez la main ?

Reprendre son pouvoir intérieur, c’est faire ce pas de côté essentiel que peu de leaders osent prendre. C’est réaffirmer que ce que je ressens, ce que je choisis, ce que je décide… m’appartient.

Et c’est peut-être l’un des plus beaux gestes de leadership que l’on puisse poser.
Pas spectaculaire.
Pas bruyant.
Mais profondément fondateur.

🎈 Comme un aéronaute qui ajuste la flamme de sa montgolfière : ni trop haut, ni trop bas. Juste à la bonne altitude pour voir, ressentir, décider.

Un chemin en 3 étapes (et beaucoup de courage discret)

Voici un exercice simple mais exigeant que je propose souvent dans mes accompagnements :

Prenez un carnet. Notez sur une journée complète :

  • À quels moments vous avez réagi automatiquement à l’autre ?
  • Quand avez-vous laissé une tension, une urgence ou une peur vous entraîner sans recul ?

Pas pour juger. Juste pour observer.

Ne visez pas l’Himalaya émotionnel tout de suite. Choisissez un domaine simple où tester une nouvelle posture :

  • Refuser une réunion inutile.
  • Dire “non” à une demande qui ne respecte pas vos limites.
  • Ne pas répondre immédiatement à un message sous tension.

Le but : vous rappeler que vous avez le choix !

Oui, c’est “juste” un “non”. Mais parfois, ce “non” est une reconquête intérieure majeure. Et chaque ajustement vous redonne un peu plus de centrage, de discernement, d’énergie.

Ce qu’un dirigeant a découvert en osant dire non

Je repense à un dirigeant que j’accompagnais récemment. Il se sentait constamment dépassé par la charge, acculé par des délais imposés en cascade par son CEO.

Un jour, il a osé dire non.
Non à une deadline irréaliste.
Calmement. Justifié. Posé.

Ce “non” a mis au jour une cascade de croyances : « si je dis non, je vais décevoir. , « si je ralentis, je perds mon image de fiabilité. » ; « si je m’écoute, je suis égoïste. » Mais ce “non” a aussi fait de la place pour un “oui” plus juste : oui à son intégrité, oui à sa respiration, Oui à une posture de leadership incarnée

Reprendre son pouvoir, ce n’est pas tout contrôler.

C’est choisir ce que l’on ne délègue plus. Ce n’est pas refuser toute influence extérieure.
C’est savoir quand l’accueillir… et quand revenir à soi.

Ce n’est pas résister à tout. C’est ressentir sans s’adapter coute que coute. Décider sans se perdre. Avancer sans s’oublier.

Et vous, où en êtes-vous ?
  • Où sentez-vous que votre pouvoir intérieur s’étiole ?
  • Quelles émotions, quels réflexes sont encore dictés par l’extérieur ?
  • Et si vous testiez un premier pas pour reprendre la main… dès demain ?

Si ce sujet vous parle, si vous sentez que le moment est venu de reprendre votre place intérieure dans votre quotidien de leader, parlons- nous !

Le 23 mai 2025 par a16_admin